Il y a des plats ou des desserts comme ça qui vous ramènent immédiatement en arrière, où une bouchée vous restitue les lieux, l’atmosphère et les personnes que vous aimez. Pour moi, c’est le flan aux œufs, celui qu’on appelle chez moi « le flan de Mamie », celui que Jean-Paul me réclame souvent et que je fais de loin en loin pour préserver son côté rare et précieux…
Pour moi, ce flan a le goût de Marseille, dans la maison de Mamie où, du balcon, nous avions la ville à nos pieds et Notre dame de la Garde à hauteur des yeux. Ces jours-là, Mamie nous recevait chez elle, et le bonheur qu’elle ressentait à nous avoir tous autour d’elle se traduisait, en va-et-vient de la cuisine où elle nous avait préparé des merveilles, au salon où elle ne savait plus quoi sortir… Le flan reste dans ma mémoire associé aux « callos », ou tripes à l’espagnole, ou à la macaronade, mais j’évoquerai une prochaine fois la sauce tomate INEGALABLE de ma Mamie.

J’ai d’ailleurs attendu des années avant de me lancer, mais réellement il est tellement meilleur que le « flan de la casa » qu’on trouve partout ici, et qu’on fait « tenir » avec de la maïzena…La recette en est simple, mais le résultat est un miracle de légèreté, de moelleux et de finesse. Des oeufs, du lait, du sucre et de larges zestes de citron ou d'orange: rien de compliqué, mais tout est dans le tempo, la cuisson et la délicatesse. Voici les photos de mon premier flan de Mamie.