Nous sommes à la mi-octobre et déjà les supermarchés ont commencé à offrir leurs citrouilles d’Halloween et toute la farandole des sorcières, fantômes et araignées velues se met en place sous forme de guirlandes, bonbons, petits gâteaux et déguisements. Halloween est très fêté au Panama, et curieusement, plus par les adultes que par les enfants.
Aux grincheux systématiquement anti-américains, rappelons que c’est une fête d’origine celtique introduite aux USA par les immigrants irlandais... Potimarron, courge, giraumon, citrouille, squash, coloquinte, gourde, calebasse, mais aussi pâtisson, courgette, concombre et melon, voilà une famille intéressante (les Cucurbitacées) aux membres bien nombreux.
Les historiens soupçonnent la manne biblique qui sauva les Hébreux dans le désert d’être une floraison de courges. Plus près, les pèlerins du Moyen Âge partaient sur les chemins avec une gourde à la ceinture, ancêtre de notre bouteille thermos moderne. Aujourd’hui encore, en Afrique, on utilise gourdes et calebasses.
Le potiron et le squash, plus fin, plus dense et avec moins de graines, se trouvent tout au long de l’année au Panama. Mais c’est à cette saison qu’ils nous offrent le meilleur d’eux-mêmes. D’ailleurs, la purée de potiron est de toutes les garnitures de viande dans les restaurants, et on en rajoute dans la recette du sancocho qui va être mise à l’honneur lors de ces « fiestas patrias » de novembre.
Pourquoi lui décerner l’Oscar des légumes ? A cause de sa richesse exceptionnelle en vitamines A, C, D, E et en oligo-éléments comme le phosphore, le magnésium et le calcium, mais aussi des acides gras insaturés, du fer, du potassium et du silicium. Cadeau inattendu : il est 2 fois plus riche en carotène que la carotte et est donc un allié précieux de notre teint.
En soupes, tartes, gratins, lasagnes, confitures ou même pain, les recettes sont innombrables. Je vous en propose une toute simple, savoureuse et excellente alternative aux traditionnelles frites de pomme de terre.
Epluchez des squashs ou une citrouille et prélevez les graines. Coupez la chair en cubes d’environ 1 centimètre et demi de côté. Dans une plaque à four, versez 2 ou 3 cuillères d’huile, salez et poivrez. Etalez-y vos cubes en veillant à bien les enrober du mélange huile-sel-poivre. Vous pouvez y ajouter à votre goût herbes de Provence, paprika, cumin ou graines de pavot. Mettez au four à 180 degrés. Quand les arêtes des cubes commencent à foncer, sortez votre plaque et, avec une large spatule, retournez vos cubes. Remettez au four et attendez une nouvelle coloration des arêtes. Vous pouvez servir en accompagnement d’une viande grillée ou de poulet en sauce.
Vous avez gardé les graines ? Rincez-les soigneusement en veillant à les débarrasser de la pulpe filandreuse qui les protège. Dans une plaque à four, étalez-les et arrosez-les de grandes giclées d’eau fortement salée. Faites griller au four en veillant à ne pas les laisser brûler. Vous avez de quoi grignoter pour l’apéritif!
En plus de son attrait de gourmandise salée, on attribue aux graines de courge ou à l’huile qui en est tirée, des vertus thérapeutiques vis-à-vis des troubles de la prostate et des parasites intestinaux.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que la courge ou la citrouille n’a pas bonne presse dans le langage familier! Ne rien avoir dans la citrouille n’est pas bon signe et être une courge est assimilé à la maladresse, voire la bêtise. La migraine transforme votre tête en citrouille ou en calebasse. Enfin boire comme un plant de courge n’est certes pas synonyme de sobriété.
Mais raccrochons-nous à nos rêves de petites filles, car Cendrillon est partie au bal dans une citrouille merveilleusement transformée en carrosse…
Enfin, je ne résiste pas à vous faire découvrir ces petites citrouilles merveilleuses dénichées sur le site « les chroniques de frimousse »… Arrivez-vous à croire qu'elles sont fabriquées avec des boîtes de thon?
