1 er Octobre aujourd’hui et il fait bien gris… Dans la communale de mon enfance, Octobre, avec ses petits matins plus piquants et ses ciels moins éclatants, faisait revenir chaque année son cortège de vendanges et de chasse.
Apparaissaient dans nos cahiers et nos livres tout ce vocabulaire spécialisé qui n’évoque plus rien pour nos enfants d’aujourd’hui : la hotte du vendangeur s’alliait au carnier et à la gibecière ; le raisin se foulait aux pieds et les chiens de chasse de nos livres de lecture ne ressemblaient pas à ces croquis de mangas : ils enfonçaient leurs truffes frémissantes dans des buissons où notre imagination devinait le lièvre peureux retenant son souffle avant de détaler…
Rémi et Colette accompagnaient nos lectures scolaires avec les poèmes de Maurice Carême et d’Emile Verhaeren ; nous glanions des feuilles roussies et les derniers coquelicots pour les coucher dans notre herbier en vue de la leçon de choses qui ne s’appelait pas encore pompeusement Sciences de la Vie…Au fond de la classe, le poêle à bois ou à coke avait commencé à ronronner et nous nous disputions le privilège de porter pour la maîtresse le broc noir de suie. L’encre violette tachait plus les doigts que les buvards et nous tirions la langue en formant les lettres avec la Sergent-major.
Comme le temps a rafraîchi – eh oui, ici, 24 degrés, c’est frais !!!— il me revient une nostalgie de gourmandises qui réchauffent le cœur et l’estomac, comme lors de ces retours d’école, où la cuisine fleure bon le chaud et le sucré parce que Maman nous a préparé un bon goûter…
Alors, en regardant vite fait mes livres, je suis tombée sur un gâteau de semoule particulièrement appétissant. Trouver de la semoule de blé dur a longtemps été un problème au Panama, car on ne trouvait que de la semoule de maïs destinée à la polenta. Depuis que Déli-Kosher a ouvert au Multicentro, on a pu renouer avec une multitude de produits.
La recette, fort simple, ne prend qu’une demi-heure pendant laquelle vous faites chauffer le four. Lait, sucre, vanille et semoule cuisent dans la casserole avec un bon morceau de beurre à la fin. Le seul changement est que j’ai ajouté à l’appareil refroidi des blancs d’œuf montés en neige ferme.

Le caramel coulé au fond du ramequin a été parfumé avec de la pulpe de nectarine, ce que j’ai rappelé sur le dessus par des tranches de nectarine pelées caramélisées dans du beurre et du sucre. Mis au frigo après refroidissement sur une grille, ils accompagneront cet après-midi une bonne tasse de thé, ou, qui sait, soyons fous, un bon chocolat chaud…