lundi 9 novembre 2009

SABLON DE TOMATES

Au Panama, on trouve maintenant pas mal de choses, mais certains produits ne seront jamais en vente ici, car la demande est nulle ou trop confidentielle.


Il en est ainsi du sablon de tomates, dont j’ignorais totalement l’existence, avant que je ne tombe dessus dans un blog de cuisine très intéressant par le choix délibéré d’axer les recettes autour d’un mois et d’une couleur. Cookingout.canalblog.com présentait donc, il y a 2 jours, une poudre rouge, le sablon, destiné à colorer et parfumer les cakes, muffins, sablés et autres pestos. Ce produit avait un gros défaut, insurmontable pour moi : n’être vendu que dans une seule boutique en France, par ailleurs inconnue de mes tablettes.
                         
J’avais suggéré dans un commentaire posté sur le blog qu’il était du domaine du possible de le fabriquer soi-même et l’idée n’a pas cesser de trotter dans ma tête. J’avais pensé d’abord prolonger la dessiccation au four avant de broyer.


Puis, en fouillant dans mon cagibi à trouvailles, j’ai redécouvert un déshydrateur acheté il y a quelques années en Croatie et oublié dans son emballage entre les appareils à fondue, la crêpière électrique et autres gadgets.

J’ai donc étalé mes morceaux de tomates confites sur un rayon du déshydrateur en prenant bien soin d’écarter les morceaux les uns des autres. Puis j’ai laissé la machine faire son œuvre pendant 4 heures. Cela aurait nécessité sans doute moins de temps, mais il faut compter ici avec la terrible humidité de la saison des pluies et je voulais être sûre que pas une once d’eau ne subsisterait dans les tomates.
                         
Une fois secs, j’ai broyé le tout au moulin à café et le résultat semble très ressemblant au sablon de la boutique. J’ajoute que le parfum et la saveur sont très engageants et qu’il me reste à le tester sur les muffins au basilic que je ferai demain.

Pour revenir aux tomates, je sais que ma Mamie (et elle n’était pas la seule !) fabriquait son concentré sur son balcon en exposant et retournant ses tomates bien mûres coupées en deux au chaud soleil du Maroc. Quand elles étaient bien racornies, il restait à récupérer la pulpe crémeuse, la broyer au moulin et à la mettre en pots sous une couche d’huile pour s’en servir toute l’année…


J’aime cette idée de fabrication ménagère et d’authenticité destinée au plaisir d’une tablée de parents et d’amis, sans compter la fierté de maîtriser le processus de A à Z.

Je savoure également le plaisir intense d'être en communication virtuelle, mais combien chaleureuse et instructive, avec des amis inconnues qui n'ont pour seul but que le partage de leur savoir-faire, leur expérience et leurs kifs tout simplement. Merci à la communauté des blogs.